Très bel article et analyse. J'ai apprécié.
L’impérialisme européen de la chancelière allemande, par Michel Warschawski
Vieille histoire
L’impérialisme européen de la Chancelière
On le sait, quand la Grande Bretagne et la France se sont partagées le monde colonial, l’Allemagne n’existait quasiment pas, et elle est donc restée exclue de cette rapine planétaire. Devenue une puissance, elle a donc tourne ses yeux vers l’Europe, et c’est en Europe qu’elle chercha a étendre son pouvoir et son territoire: l’Est de la France, l’Autriche, puis l’ensemble de l’Europe centrale et l’Europe Occidentale et enfin l’immense Union Soviétique… ou elle se cassa les dents et finalement fut défaite.
L’impérialisme allemand a donc toujours eu ses visées hégémoniques en Europe.
Pire, pour de nombreux Allemands, le sud de l’Europe c’est le tiers-monde, le Portugal par exemple. Et la Grèce évidement.
Un peu de décence et d’humilité, Madame la Chancelière, quand vous vous adressez au peuple grec: l’occupation nazie de la Grèce a été d’une sauvagerie que ni les Français ni les Hollandais n’ont connu, et sur bien des aspects elle a évoqué par sa brutalité les conquêtes coloniales franco-britanniques. A juste titre Syriza exige de l’État allemand des milliards comme réparation des rapines et des dommages de la seconde guerre mondiale. Mais pour Merkel, tout ça c’est du passe, on passe l’éponge et on va de l’avant, c’est-à-dire au fascisme-économique et au colonialisme financier.
Angela Merkel et ses collègues ne cachent pas leur dégout pour “le Club Med”, c’est a dire ces peuples du sud congénitalement fainéants, et qui passent leur temps affales sur les terrasses des cafés a boire de l’Ouzo/Pastis/Boukha/Raki et autres boisons anisées. Finalement, ils sont plus arabes qu’européens, et qu’ils quittent donc l’Union Européenne, pourquoi pas pour la Ligue Arabe? D’ailleurs Arthur Fischer, directeur de la bourse de Berlin, n’a-t-il pas décrit les Grecs comme des “Talibans financiers”?
Chiche! Le Qatar a certainement les moyens financiers de combler le déficit grec et de remettre l’économie Hélène sur pied. Autre option: renforcer les liens avec les pays du BRIC, en pleine expansion alors que la vieille Europe de Merkel est une puissance en déclin, le tiers monde de demain.
“Nous avons applique la rigueur exigée par l’UE, la Banque européenne et le FMI” se vante le Président slovaque, “alors a leur tour maintenant de se serrer la ceinture”. Comme si les Grecs ne se la s’étaient pas serrée durant ces dernières années (et d’ailleurs il serait intéressant de s’interroger sur le silence fait sur les efforts et souffrance du peuple grec). Comme si le démantèlement des services sociaux, la misère pour une partie du peuple, les privatisations des biens de l’État et la de-socialisation de ce qui appartenait encore au peuple étaient des valeurs en soi. Impérialisme, racisme, colonialisme, mépris des peuples, et religion du profit – voila de quoi est fait leur monde, et ce qui les unit, ces Merkel, Fischer et autres Valls. Le peuple grec a ouvert une porte de sortie de cette civilisation-barbare, s’il est suivi par d’autres, un autre monde est possible.
Michel Warschawski